Noche Serena

chansons intimes, de l'Espagne à l'Amérique du Sud

BARBARA KUSA – CHANT

LUIS RIGOU – CHANT ET FLUTES

la chimera

Eduardo Egüez – direction

Les rêves universels de l’âme humaine dans les chansons populaires de l’Espagne du XVIIe siècle et de l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui.

Il y a plus de 500 ans, l´Humanité a pu se retrouver à nouveau, dans une des ces coïncidences historiques si fréquentes, avec elle-même. L´Europe, avec la « Terra Ignota Australis », qui plus tard, par une de ces particularités historiques également si fréquentes, devint l´Amérique. Un des plus importants apports culturels de l´Histoire commença à s`imposer après ces quelques années de conquête purement militaire et économique, conquête européenne, en général considérée, avec tous ses malheurs et tous ses bienfaits, non uniquement Espagnole.

Après ces premières années, se produisit une osmose culturelle, du conquérant au conquis, mais dans le cas espagnol, unique peut-on dire, à différence du reste des pays européens conquérants, cette osmose fut mutuelle. Ce travail approfondit cet aspect se centrant sur un point géographique particulier, les « Virreynatos » d´Espagne, dans les Andes, dans un contexte historique, philosophique, économique, religieux et également sociologique précis : le dernier tiers du XVIIème Siècle , la génération qui suivit le Siècle d´Or, au cours du règne de Charles II, « l´Ensorcelé », le dernier des Habsbourg, moment historique de la dégradation de l´Espagne et de sa propre Monarchie, de l´épuisement de ses ressources économiques, de la décroissance de sa population, et la pire, de la perte de sa propre capacité créatrice, tellement présente trente ans auparavant. Ce manque de créativité atteint, comme c´est logique, le terrain des Arts en général et de la Musique et la Littérature en particulier.

Le titre de ce programme « Noche Serena » (Nuit Sereine) fait référence á ce phénomène : l´Espagne ne vivant pas une musique baroque instrumentale comme le reste de l´Europe, et disposant de littératures de qualité irrégulières, les musiciens prennent come base les thèmes littéraires de moindre intérêt, populaires généralement, les « TONOS HUMANOS » (musique profane), pour les appliquer surtout au monde du théâtre. Nous avons ici un chant profane, différent, mais non opposé à la forme et au contenu de la musique religieuse de l´époque, manquant de sa profondeur intellectuelle, comme de la pureté de sa forme, mais d´une grande fraicheur et d´un grand naturel ; et également très différent de la musique européenne de l´époque ; les TONADAS, chansons et musiques populaires, spécifiques de l´Amérique latine, et plus particulièrement les « Vireynatos », qui reçoivent ces influences directes tant musicale que littéraire citées plus haut.

C´est le contenu de ce travail, le souhait de recueillir une série de thèmes communs aux deux cultures : les COPLAS (Versets), comme moyen d´expression populaire des sentiments les plus intimes, présent pendant les FIESTAS POPULARES (Fête), là où certainement l´on peut évaluer cette osmose tant de fois décrite. Le MISTERIO (Mystère) qui accompagne presque toutes ces démonstrations affectives, spécialement celle de caractère religieux, les SOMBRAS (Ombres), peur ou recréation de l´inconnu, les OJOS (Yeux), recherche et contact entre le « JE » et le « VOUS », l´ARRAIGO (Enracinement) aux personnes et aux choses, aux espaces ou aux moments, et enfin, le DESENGAÑO (Désenchantement), pour ce qui est perdu, pour ce qui est désiré et non obtenu. Tous ces éléments communs aux deux cultures, apports mutuels évidents, ont contribué à l´enrichissement intellectuelle de chacune.

Eduardo Egüez

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